Mélange de culture, de montagnes et d’eaux turquoises, le tout sur une destination encore très peu convoitée (c’est simple il n’existe encore qu’un seul guide en français) et donc authentique, voilà ce qui m’avait donné envie de partir en voyage en Albanie.
Lorsque l’on annonce autour de nous que l’on part en Albanie, les réactions sont assez perplexes voire légèrement inquiètes. Malgré sa sortie de la dictature il y a près de 30 ans, le pays souffre en effet toujours d’une réputation sulfureuse, principalement à cause du Kanun, la vendetta locale. On ne s’est pourtant jamais sentis en insécurité dans le pays et pour tout dire on a même été agréablement surpris par la douceur de ses habitants.
La seule chose qui nous inquiétait un peu était la qualité des routes, assez désastreuse d’après ce qu’on avait pu lire. Mais, le développement du tourisme étant désormais grandement à l’oeuvre (+20% par an), de tout nouveaux revêtements sont en train d’être mis en place. En fait, le plus difficile, ce fût de composer avec la conduite «à l’albanaise», à savoir notamment le dépassement au klaxon / dans les virages / en se rabattant à la dernière seconde.
Après avoir atterri à Tirana, en route vers notre première étape nous faisons halte sur la lagune de Patok aux airs de Camargue et dégustons un poisson tout frais depuis une des nombreuses petites cabanes en bois qui s'avancent sur l'eau. Puis nous reprenons la route et arrivons à Shkodër et son immense lac. Celui ci est partagé avec le Montenegro et c'est le plus le plus grand des Balkans. Notre "hôtel" est au bout de la route du lac : calme absolu et vue sublime sur les montagnes. Nous sommes réveillés par les oiseaux et visités par les chevaux sauvages.
LAC KOMAN :
Ce lac artificiel aux allures de fjord norvégien est un joyau à ne pas manquer. Pour admirer ses eaux couleur émeraude, le petit futé (seul guide touristique sur l'Albanie édité en français à l'heure de notre départ) conseille brièvement sa traversée en ferry.
Les témoignages recherchés sur les blogs décrivaient non seulement une route chaotique mais aussi des soucis d'orientation, des réservations oubliées, une attente du retour sans intérêt à Fierze et un nombre de voitures embarquées optimisé en ne remontant pas la rampe du ferry...
Bref, c'est avec flair que nous choisissons l'option excursion et embarquons sereinement sur ses eaux cristallines après 2h de virages sur nids de poules poussiéreux. Qui plus est, ce choix nous vaut de déjeuner sur une île de rêve de la rivière qui irrigue le lac.
(à ce moment précis, je choisis de fermer les yeux dans les dépassements...)
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BERAT :
"La ville aux mille fenêtres" doit son surnom à l'alignement de ses maison ottomanes du centre ville, classé au patrimoine mondial par l'Unesco. Nous nous remettons de la route éprouvante avant de nous balader sans ses ruelles pavées et d'entamer l'ascension jusqu'à sa superbe citadelle et sa vue imprenable sur la vallée.
L'église byzantine de la Sainte-Trinité
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DHERMÏ :
Erreur d'estimation des temps de parcours dans ma construction d'itinéraire (les trous, les virages, tout ça...) nous devons reprendre la route pour Dhermï et passons donc l'impressionnant col du Llogara ce même jour. Ce qui nous permet cependant d'apprécier les charmes des alentours de cette charmante station balnéaire pendant 4 jours complets.
Faute de trouver des randonnées dans celui que l'on nomme pourtant parc national du Llogara, nous nous régalons de la vue et de miel de pins ! C'est d'ailleurs en constatant le nombre important d'abeilles qu'il y a partout en Albanie qu'on se rend bien compte de l'ampleur du problème en France !
Plage de Gjipe
Dhermï
Plage cachée de Jale
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GJIROKASTËR :
Gros coup de coeur pour cette cité médiévale perchée, ses maisons ottomanes, sa vue incroyable, son vieux Bazar et la sérénité ressentie en se baladant dans ses rues pavées avant de passer une nuit des plus cosy passée dans "la plus jolies auberge de jeunesse des Balkans".
Incroyable visite d'une maison traditionnelle ottomane et découverte de ses nombreuses pièces pleines de symbolique, de ses astuces et confort sophistiqué.
Source naturelle du "Blue Eye"
EXPECTATION :
VS
REALITY :
Pour l'anecdote, il y avait un panneau "site naturel, ne pas se baigner"
C'est, je pense, assez symbolique du décalage entre la vague touristique qui déferle en Albanie et le développement des infrastructures et réglementations, notamment en matière d'écologie.
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KSAMIL :
Nous sommes heureusement arrivés fin août quand la côte d'azur locale commençait à se vider des ses touristes albanais, italiens et Grecs (Corfou n'était qu'à 1 ou 2 kms de la côte). Même si je n'ai pas apprécié devoir systématiquement payer pour poser ma serviette, le coin est particulièrement joli et se trouve être la porte d'entrée du site archéologique de Butrint.
Parc National de Butrint :
L'un des plus importants sites archéologiques du pays classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. La ville fut fondée par les Grecs dans cet incroyable environnement, avant d'être occupée et transformée par les Romains, Byzantins, Vénitiens...Le parc présente un écosystème exceptionnel et son calme inspira bien des écrivains.
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Les vieilles Mercedes, les immenses garages et les "lavazh", partout...
PERMËT:
Petit détour improvisé par celle qui fut considérée comme la capitale officieuse du communisme et que l'on nous a conseillé pour ses bains thermaux. On y découvre que soutenue par l'UE, la région a commencé à développer une offre en matière de tourisme éco-responsable en parallèle de ses bons restaurants :) Et surtout elle se trouve à quelques kilomètres des bains thermaux de Benjë.
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